Mot du président et de la directrice générale

De nouveaux interlocuteurs, une collaboration à développer

Publié le 14 novembre 2018 par François Paradis, président et Linda Vaillant, directrice générale

Le mois dernier, les électeurs ont choisi de confier les rênes du Gouvernement du Québec à une toute nouvelle équipe. Par le fait même, les dossiers reliés à la santé seront dorénavant pilotés par de nouvelles figures : une nouvelle ministre de la Santé et des Services sociaux, un nouveau ministre délégué à la Santé et aux services sociaux ainsi qu’une nouvelle ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, sans compter une majorité de nouveaux hauts fonctionnaires (sous-ministre en titre et sous-ministres adjoints) qui entreront en poste dans les jours qui viennent. Considérant le fait que la nouvelle équipe ministérielle s’est déjà engagée à être davantage à l’écoute des intervenants du réseau de la santé, il y a lieu d’espérer que s’ouvre une nouvelle ère de collaboration entre l’A.P.E.S. et le MSSS.

De nombreux enjeux reliés à la pratique dans les établissements

Il est devenu impératif que le MSSS reconnaisse enfin la valeur ajoutée que représente la prestation de soins pharmaceutiques dans tout le processus d’optimisation et d’usage sécuritaire des médicaments. Il est très préoccupant de constater que l’on accepte encore que des clientèles vulnérables ne puissent bénéficier de l’apport des pharmaciens d’établissements. L’A.P.E.S. et ses membres sont résolument engagés dans une réflexion devant mener à la mise en place d’offres optimales de soins pharmaceutiques dans chacun des établissements. Ces actions sur le terrain soutiendront l’A.P.E.S. dans ses démarches de représentation visant à convaincre le MSSS de faire de l’offre de soins pharmaceutiques une priorité.

Parmi les clientèles vulnérables se trouvent les personnes âgées hébergées pour lesquelles il est essentiel que des pharmaciens révisent périodiquement la médication et l’individualisent en fonction de l’évolution de leur état de santé et des objectifs visés. Toutefois, pour y parvenir, il faut s’en donner les moyens. On estime qu’environ 150 postes de pharmaciens additionnels sont requis pour répondre aux besoins de soins pharmaceutiques des patients en CHSLD. Au cours des deux dernières années, des efforts importants ont été consentis pour améliorer le bien-être de ces aînés, notamment en ce qui concerne la nutrition et l’hygiène. Des engagements du même ordre doivent maintenant être pris afin de soustraire nos personnes âgées des conséquences néfastes du mauvais usage des médicaments.

Dans le contexte de l’augmentation des besoins en soins pharmaceutiques, tant pour les clientèles en soins aigus qu’en CHSLD, la pénurie d’effectifs en pharmacie d’établissement de santé prend évidemment tout son sens. Voilà pourquoi votre Association interpelle le ministère de la Santé et des Services sociaux afin qu’il mette en place, de pair avec les partenaires concernés, un plan d’action intégré visant à appliquer des solutions concrètes. 

Depuis plusieurs années, l’A.P.E.S. propose diverses mesures pour attirer davantage la relève dans le milieu des établissements de santé. Ces actions, dont certaines sont maintenant appliquées, mais bien trop discrètement, doivent reposer sur des orientations claires couvrant l’ensemble des enjeux de la pratique hospitalière, dont notamment, la reconnaissance de la spécialisation en pharmacie, le rehaussement de la formation du personnel technique et l’ajout du titre d’emploi de technicien dans les départements de pharmacie, des mesures salariales stables permettant de rendre les établissements de santé concurrentiels avec les pharmacies du secteur privé et des mesures d’attraction claires et accessibles portées par le MSSS en tant que principal employeur des pharmaciens d’établissements.

 

Face aux besoins grandissants des patients à l’égard du bon usage des médicaments et de la place centrale qu’occupe la pharmacothérapie dans l’arsenal thérapeutique, les pharmaciens d’établissements de santé sont convaincus de faire partie de la solution et ils le démontrent quotidiennement. Leur expertise en fait des partenaires de choix des nouvelles instances gouvernementales dans l’élaboration et la mise en place de politiques visant l’optimisation et l’usage sécuritaire des médicaments dans le réseau de la santé. 

L’A.P.E.S. et ses membres sont prêts à collaborer avec la nouvelle équipe ministérielle. Espérons que le changement d’approche annoncé par celle-ci se matérialise rapidement.

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