Nouvelles de l'A.P.E.S.

Grand Forum 2019 : l'enjeu de la spécialisation en pharmacie

Publié le 11 novembre 2019 par François Paradis, président et Linda Vaillant, directrice générale

Dans le cadre du Grand Forum 2019 organisé par l’A.P.E.S. au printemps dernier, les participants ont eu l’occasion de réfléchir à trois enjeux importants qui touchent la pratique de la pharmacie en établissement de santé, dont celui de la spécialisation. Considérant l’importance accordée à cet enjeu par les pharmaciens œuvrant au sein du réseau de la santé, nous considérons opportun à ce stade-ci de faire le point sur le sujet.

La notion de spécialisation en pharmacie au Québec 

Au Québec, la notion de spécialisation en pharmacie ne date pas d’hier. En fait, dès les années 90, l’idée de reconnaître une forme de spécialisation en pharmacie faisait déjà son chemin. Dans les années qui ont suivi, de nombreux travaux ont finalement mené, en 2007, à un projet de règlement soumis à l’Office des professions du Québec par l’Ordre des pharmaciens du Québec. À l’époque, le projet soumis aurait permis d’accorder le titre de spécialiste à un pharmacien ayant complété une maîtrise en pharmacothérapie avancée, quel que soit son type ou son lieu de pratique. Toutefois, ce projet de règlement n’a jamais été soutenu par le MSSS.

La pratique avancée est bel et bien une réalité

Malgré le fait qu’un titre de spécialiste en pharmacie n’ait jamais été reconnu à ce jour, il n’en demeure pas moins que plusieurs pharmaciens d’établissements de santé ont dans les faits mis en place des pratiques avancées auprès de certaines clientèles spécifiques. Malheureusement, bien que ces pharmaciens aient développé une expertise reconnue par leurs pairs, il en faut davantage pour obtenir le titre de spécialiste. Au Québec, une telle reconnaissance doit obligatoirement passer par l’obtention d’un diplôme universitaire reconnu par l’Office des professions du Québec.

Les actions en cours pour faire avancer le débat

Au cours des derniers mois, votre Association a amorcé des discussions avec ses partenaires du domaine pharmaceutique afin de relancer le dossier de la spécialisation. Considérant l’évolution de la pratique en pharmacie d’établissement de santé, nous estimons que nous devrons d’abord concentrer nos efforts à faire reconnaître une ou deux spécialités dans des domaines bien précis, de manière à ouvrir la porte à la création d’autres spécialités ultérieurement. La diplomation étant un prérequis incontournable, des efforts concertés devront faire en sorte que nos deux facultés de pharmacie mettent en place des programmes devant mener spécifiquement à un titre de spécialiste. L’Ordre aura aussi un rôle déterminant à jouer afin de mener à bien ce projet auprès des instances concernées. Enfin, à l’intérieur de nos départements, nous aurons à réfléchir sur la place qu’occuperont les futurs spécialistes en pharmacie et à la façon dont ils pourront s’intégrer à l’organisation du travail.

Faire reconnaître la spécialisation en pharmacie : une nécessité

Les pharmaciens d’établissements de santé mettent quotidiennement à profit leurs connaissances et leurs compétences afin de répondre aux besoins complexes des patients, en plus de faire preuve de leadership pour faire évoluer la profession. C’est pourquoi nous croyons fermement que la reconnaissance de spécialités en pharmacie est nécessaire. Pour y arriver, nous devrons compter sur l’engagement et la cohésion des acteurs du monde pharmaceutique, qu’il s’agisse des associations professionnelles, des facultés de pharmacie ou encore de notre ordre professionnel. Après plus de vingt ans de réflexion, de discussions et d’espoirs déçus, espérons que cette fois-ci sera la bonne.

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