Salle de presse

La pénurie de pharmaciens recule, mais trop lentement

Publié le 23 septembre 2016 par l'A.P.E.S.

À la lumière des résultats de son enquête annuelle, l’A.P.E.S. dresse un portrait insatisfaisant de la progression des effectifs en pharmacie hospitalière entre 2015 et 2016. Son principal constat est à l’effet que la pénurie de pharmaciens hospitaliers recule, mais trop lentement. Le taux de pénurie était de 18,2 % au 1er avril 2016, comparativement à 19,1 % au 1er avril 2015, soit un recul de 0,9 %. Nombre de postes non comblés au printemps dernier : 256

« À ce rythme, il va falloir 15 ans avant que la pénurie ne se résorbe vraiment, et c’est sans compter les besoins de soins et services pharmaceutiques qui augmentent », souligne François Paradis, président de l’A.P.E.S. 

Un plan d’action à longue portée 

L’Association voudrait qu’un plan d’action gouvernemental complet soit mis en place :

  • reconnaissance des bénéfices cliniques et économiques d’une meilleure couverture de certaines unités de soins par des pharmaciens
  • possibilité pour les étudiants de réaliser des stages de premier et de deuxième cycles en région
  • rendre les établissements des régions éloignées plus attractifs
  • Ce plan devrait aussi tenir compte des besoins des nouvelles clientèles qui se trouvent désormais sous la responsabilité des CISSS et des CIUSSS, telles que celles des CHSLD, qui ont des besoins particuliers d’évaluation de leur pharmacothérapie. 

Le plan d’action devrait également prendre en considération d’autres facteurs qui font pression sur les besoins de pharmaciens, comme les normes de pratique de plus en plus élevées visant l’usage sécuritaire et optimal des médicaments et les pénuries chroniques de médicaments.

Secteurs névralgiques touchés et services de dépannage

Le manque de pharmaciens hospitaliers entraine de nombreux effets négatifs. Il nuit notamment à la desserte de secteurs névralgiques tels que la gériatrie et l’urgence. 

  • En gériatrie, les patients prennent souvent de nombreux médicaments, ce qui entraine des risques accrus d’interactions et d’effets indésirables pouvant donner lieu à des évènements évitables et coûteux, tels que des séjours prolongés à l’hôpital ou des réhospitalisations. 
  • À l’urgence, de nombreuses visites sont liées à un problème médicamenteux; or, seulement un département de pharmacie sur deux dit y affecter un pharmacien.

Le manque de pharmaciens continue également d’obliger les établissements de santé à recourir aux services de pharmaciens dépanneurs à grands frais. Selon l’enquête de l’A.P.E.S., 6163 jours de dépannage ont été réalisés entre le 1er avril 2015 et le 31 mars 2016. Ce nombre de jours a toutefois fléchi comparativement à l’année 2014-2015, où 8050 jours de dépannage avaient été enregistrés.

Inscriptions au programme de maîtrise

Bien que les facultés de pharmacie continuent d’accueillir des cohortes plus nombreuses depuis quatre ans, il est impératif d’accroitre le nombre de candidats et d’atteindre la capacité d’accueil maximale, à savoir environ 85 étudiants. Cette année, 72 résidents viennent de commencer le programme de Maîtrise en pharmacothérapie avancée en septembre 2016, comparativement à une moyenne de 55 inscriptions par année dans les années 2000. À terme, l’A.P.E.S. espère que le programme attirera assez d’étudiants pour envisager d’augmenter sa capacité d’accueil jusqu’à une centaine de places.

×