Mot du président et de la directrice générale

Nouvelle Loi sur la pharmacie : des opportunités à saisir!

Publié le 13 janvier 2021 par François Paradis, président et Linda Vaillant, directrice générale

En mars dernier, l’Assemblée Nationale adoptait le projet de loi 31, venant ainsi modifier la Loi sur la pharmacie. Dans les prochains jours, avec l’entrée en vigueur des Règlements découlant de la Loi, l’ensemble des activités prévues à cette loi seront permises. Pour les pharmaciens œuvrant en établissement de santé, ces nouvelles dispositions élargiront le champ des possibilités et permettront de mettre à profit leur formation et leur expertise, au bénéfice de leurs patients.

De nouvelles activités de soins pharmaceutiques 

Parmi les nouvelles activités, certaines méritent d’être soulignées plus particulièrement. Ainsi, il sera dorénavant possible d’évaluer la condition physique et mentale d’une personne dans le but d’assurer l’usage approprié des médicaments. Cette activité étant partie intégrante du processus de raisonnement clinique, elle est essentielle à l’exercice de nos activités de soins pharmaceutiques. Par ailleurs, les modalités relatives à l’ajustement de la thérapie médicamenteuse seront élargies de manière à inclure spécifiquement la possibilité d’initier, d’ajuster ou de cesser un traitement pharmacologique. Ces modifications pourront s’effectuer notamment dans le cadre d’une pratique collaborative (ou pratique en partenariat) ou encore à la suite d’une demande de consultation de la part d’un prescripteur.

Des ententes de pratique collaborative 

En cette ère d’interdisciplinarité, la notion de pratique collaborative arrive d’ailleurs à point nommé. Cette pratique permettra de prendre en charge partiellement ou entièrement la pharmacothérapie de clientèles définies dans le cadre du partenariat. Il sera possible de conclure des ententes de pratique collaborative entre un pharmacien et un médecin ou une infirmière praticienne spécialisée, ou entre groupes de ces professionnels. Il s’agit donc d’un énorme pas vers une pratique autonome permettant une meilleure utilisation du pharmacien dans le respect de ses compétences.

D’ailleurs, afin de vous permettre d’évaluer ce qui pourra être mis en place dans vos milieux, nos Regroupements de pharmaciens experts (RPE) proposeront sous peu des modèles d’ententes de pratique collaborative dans différents secteurs de pratique. Il vous sera par la suite possible de les adapter afin de refléter la réalité de vos milieux respectifs. 

Vers une disparition graduelle des ordonnances collectives

Avec la nouvelle Loi sur la pharmacie, nous devrions graduellement voir disparaître les ordonnances collectives qui constituent un mécanisme d’une lourdeur sans pareille. Voici donc l’occasion de régulariser nos pratiques, d’assumer notre autonomie et de faire valoir notre expertise de haut niveau au sein des établissements de santé.

Importance de communiquer sur la nouvelle Loi dans nos milieux de travail

Évidemment, il faudra d’abord et avant tout communiquer efficacement aux équipes médicales et aux dirigeants de nos établissements ce que signifie cette nouvelle Loi pour la pratique des pharmaciens et l’effet qu’elle aura sur les soins prodigués aux patients hospitalisés et ambulatoires. Des outils pour vous appuyer dans vos démarches seront rendus disponibles et votre Association travaille en étroite collaboration avec l’Ordre des pharmaciens du Québec dans ce dossier. 

Une opportunité à saisir pour notre profession

Il est impératif que chacun des départements de pharmacie au Québec amorce une réflexion sur la manière de mettre en place ces nouvelles activités dans le cadre de la prestation des soins pharmaceutiques. Nous avons longtemps souhaité bénéficier de plus d’autonomie. Le temps est venu de passer de la parole aux actes et d’assumer pleinement notre responsabilité professionnelle. Les récentes modifications apportées à la Loi sur la pharmacie nous offrent de nouvelles opportunités, à nous de les saisir !

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