Mot du président et de la directrice générale

Pharmaciens en GMF : les dés sont jetés

Publié le 14 octobre 2015 par François Paradis, président et Linda Vaillant, directrice générale

En juillet dernier, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) rendait public le nouveau cadre de gestion des Groupes de médecine de famille (GMF) et des Groupes de médecine de famille-Réseau (GMF-R). Tel que souhaité par les principaux acteurs du réseau, le cadre de gestion indique clairement que la présence d’un pharmacien est requise dans ces structures. Toutefois, il y est aussi précisé que « … Le GMF doit convenir d’ententes de services avec un ou plusieurs pharmaciens d’officine… », excluant du coup la possibilité d’ententes entre un GMF et le département de pharmacie d’un établissement.

Un certain nombre de pharmaciens d’établissements travaille avec succès depuis plusieurs années dans les GMF. On peut donc comprendre la déception et l’incompréhension de nos collègues face à cette décision du MSSS. Pour sa part, l’A.P.E.S. a fait de nombreuses démarches de promotion du rôle du pharmacien en première ligne. À cet égard, l’Association a publié l’an dernier un énoncé de position sur la présence de pharmaciens au sein des structures de soins de première ligne.

Les avantages de la présence d’un pharmacien en GMF sont évidents. Que ce soit en optimisant la pharmacothérapie individuelle, en contribuant à l’autonomisation du patient, en favorisant l’adhésion au traitement ou en améliorant le partage de l’information sur les médicaments au sein de l’équipe de médecine familiale, le pharmacien contribue activement à la réalisation de la mission des services de première ligne.

Cela dit, nous continuons de croire que ce pharmacien doit être rattaché au réseau public de santé, et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, l’intégration d’un pharmacien de première ligne détenant un lien d’emploi avec un établissement de santé lui permet de bénéficier du soutien professionnel de ses collègues du département et d’avoir accès aux ressources informationnelles et outils cliniques existants. De plus, une telle intégration facilite l’accès à des ressources de pharmaciens oeuvrant dans les milieux spécialisés de deuxième ou de troisième ligne du réseau public de la santé. Notons également que le CMDP doit donc, dans ces circonstances, s’assurer de la qualité de l’acte pharmaceutique. Finalement, l’appartenance administrative à un établissement de santé assure l’indépendance professionnelle du pharmacien et permet d’éliminer toute apparence de conflit d’intérêts.

Quoiqu’il en soit, malgré les multiples représentations de l’A.P.E.S. auprès des acteurs concernés, force est de constater que le MSSS a pris la décision de prendre une autre orientation. À ce stade-ci, certaines informations nous laissent croire que les ententes déjà conclues entre certains GMF et des établissements de santé pourraient continuer de s’appliquer. Nous verrons dans les prochains mois de quelle façon le nouveau cadre de gestion se réalisera sur le terrain. Entretemps, nous encourageons nos membres exerçant en GMF à continuer de faire la démonstration au quotidien de la valeur ajoutée du pharmacien d’établissement en première ligne. C’est, pour l’instant, la meilleure façon de faire évoluer ce dossier à plus long terme.

×