Mot du président et de la directrice générale

Prenez soin de vous!

Publié le 14 juillet 2021 par François Paradis, président et Linda Vaillant, directrice générale

En mars dernier, soucieuse des effets de la pandémie sur la santé mentale et physique de ses membres, votre Association a confié à une firme externe le mandat de sonder les pharmaciens d’établissements de santé sur le sujet. Cet exercice visait à dresser un état de situation des conséquences de la crise sanitaire sur la santé de nos membres actifs, à vérifier si les services de soutien offerts par les établissements et les autorités sont adéquats et à permettre à l’A.P.E.S. de déterminer les actions pertinentes en lien avec les résultats du sondage. La démarche a connu un vif succès de participation puisque vous avez été près de 800 membres à répondre au questionnaire.

Une santé mentale éprouvée

Sans surprise, 70 % des pharmaciens d’établissements répondants ont déclaré que leur santé mentale s’était dégradée depuis le début de la pandémie. On note que les pharmaciens plus jeunes ont davantage tendance à dire que leur santé mentale s’est dégradée tandis que, de façon générale, les pharmaciens dont la charge de travail a augmenté significativement rapportent une moins bonne santé mentale que les autres. Par ailleurs, la conciliation travail-famille, la somme de travail à effectuer et la peur de transmettre la COVID-19 à leurs collègues ou à leurs proches sont perçues par les pharmaciens comme des charges importantes sur leur santé mentale. On remarque que les cliniciens sont particulièrement affectés par la peur de transmettre la COVID-19 alors que c’est l’augmentation de la charge de travail qui a le plus d’impact sur la santé mentale des gestionnaires. Finalement, la santé physique semble avoir été moins affectée que la santé mentale, bien que près de 40 % des pharmaciens aient affirmé avoir une moins bonne santé physique qu’avant la pandémie.

Le soutien des autorités

Le soutien des autorités constitue toujours un élément important en gestion de crise. À cet égard, 65 % des répondants ont affirmé recevoir un bon soutien de leur établissement pour offrir les meilleurs soins et services possible en cette période de pandémie. Environ le quart (26 %) des pharmaciens ayant œuvré en zone chaude croient que leur rôle dans le réseau de la santé n’est pas du tout reconnu par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), tandis que 65 % des membres de l’A.P.E.S. trouvent que les constats faits sur le terrain sont pris en considération par les autorités gouvernementales. Finalement, 70 % des répondants ont perçu une baisse des effectifs depuis le début de la pandémie et ceux-ci sont presque unanimes : 97 % d’entre eux pensent que le gouvernement n’en fait pas assez pour régler la pénurie de pharmaciens d’établissements de santé.

Poursuivre les actions contre la pénurie 

À la lumière de ces résultats, il est clair que la pandémie a eu un effet négatif sur la santé mentale de la majorité des membres de l’Association. De plus, l’analyse des résultats indique que la réduction des effectifs est statistiquement liée à une augmentation de la charge de travail des pharmaciens et à une détérioration de leur santé mentale. Il y a évidemment là matière à réflexion. Pour l’A.P.E.S., ces données viennent appuyer la nécessité que les autorités gouvernementales mettent tout en œuvre pour contrer la pénurie chronique de pharmaciens dans le réseau de la santé. Nous poursuivrons nos démarches en ce sens, ce qui inclut que votre rôle soit bien compris et reconnu par le MSSS.

Comme il fallait s’y attendre, cette pandémie aura laissé des traces. À l’aube d’un retour progressif vers la normalité, souhaitons que la période estivale vous permette de vous ressourcer et de refaire le plein d’énergie avant un automne qui s’annonce chargé. Prenez grand soin de vous !

×