Mot du président et de la directrice générale

Rehaussement de la formation des assistants techniques en pharmacie : il est temps de passer à l’action!

Publié le 8 août 2018 par François Paradis, président, et Linda Vaillant, directrice générale

Le rehaussement de la formation des assistants techniques en pharmacie demeure un sujet d’actualité… depuis maintenant près d’une dizaine d’années! Deux constats justifient l’importance de réaliser cet objectif. D’une part, tous reconnaissent la nécessité de libérer le pharmacien de ses nombreuses tâches techniques et administratives afin qu’il puisse se consacrer à des activités cliniques auprès des patients, notamment en ce qui concerne l’optimisation de l’usage des médicaments. Par ailleurs, l’expérience démontre que le diplôme d’études professionnelles (DEP) en assistance technique ne répond plus aux besoins de la pratique en établissement de santé. En fait, les pharmaciens doivent de plus en plus combler les lacunes de la formation actuelle en mettant en place des mesures qui dépassent largement le cadre de l’orientation en milieu de travail.

Des travaux de haut niveau

Dès 2011, l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) a mis sur pied un groupe de travail composé de représentants de diverses organisations du monde pharmaceutique, notamment l’A.P.E.S., l'AQATP et l’AQPP, et de représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) à titre d’observateurs. Un consensus s’est dégagé à l’effet de créer deux catégories de personnel, soit du personnel de soutien technique (PST) pour les tâches générales (formation DEP) et du personnel technique (PT) pour les tâches de supervision du travail technique et celles demandant plus d’autonomie et de capacité d’analyse (formation collégiale). Le groupe de travail a publié en 2013 des standards de pratique pour ces deux catégories de personnel et les profils de compétences du PT et du PST en 2014. L’OPQ a également réalisé des travaux relatifs à l’encadrement réglementaire de ces catégories de personnel. Force est d’admettre que le milieu pharmaceutique québécois a fait ses devoirs.

Un programme prêt à débuter

De leur côté, les intervenants du monde de l’éducation se sont eux aussi mobilisés. Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) a mandaté un consortium d’établissements d’enseignement collégial, représenté par le Cégep de Drummondville, afin d’élaborer un programme de formation collégiale en pharmacie qui rehausserait le niveau des compétences acquises. Le programme est prêt, et les cégeps concernés n’attendent que le feu vert pour mettre en place leur nouveau programme d’enseignement.

Qu’est-ce qu’on attend ?

Une seule chose reste à faire : obtenir l’approbation du MSSS! La réticence du MSSS d’aller de l’avant dans ce dossier ne date malheureusement pas d’hier. Cela dit, il est particulièrement préoccupant d’entendre les représentants du MSSS dire qu’ils doivent encore une fois évaluer la pertinence d’un tel projet, alors que ce dossier devrait être réglé depuis déjà quelques années. Est-ce utile de rappeler que la profession souffre toujours d’une pénurie d’effectifs et qu’il serait plus qu’urgent de soutenir les pharmaciens d’établissements afin que leur expertise soit utilisée à 100 % au service des patients?

À l’image de ses partenaires et en particulier de l’OPQ, l’A.P.E.S. a investi beaucoup d’énergie pour faire aboutir ce projet. Qu’il s’agisse d’intervenants du domaine de la pharmacie ou du monde de l’éducation, tous s’entendent pour dire que le dossier est étoffé. Au tour maintenant du MSSS de passer à l’action et de donner son aval à la mise en place d’une formation de niveau collégial pour les assistants techniques en pharmacie dans le but d’optimiser l’offre de soins pharmaceutiques à la population du Québec.

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