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Mot du président et de la directrice générale
Ruptures d'approvisionnement : un pas en avant!
Les ruptures d’approvisionnement en médicaments font partie du quotidien du pharmacien d’établissement de santé, et ce, depuis de nombreuses années. Or, le gouvernement fédéral annonce la mise en œuvre, dès le printemps 2017, d’un processus de déclaration obligatoire des pénuries et des abandons de médicaments.
L’A.P.E.S. ne peut que se réjouir de cette décision qui rejoint certaines des recommandations émises en avril 2012 dans un rapport publié conjointement avec l’Ordre des pharmaciens du Québec, le Collège des médecins du Québec et l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires. Ce rapport, intitulé Les ruptures d’approvisionnement en médicaments, contenait plusieurs recommandations visant essentiellement à réduire la pénurie de médicaments et ses nombreux impacts, tant sur notre service à la population, que sur les patients eux-mêmes.
En pratique… quels seront les changements ?
Un nouveau site Web public de déclaration est actuellement en chantier et remplacera celui géré par l’industrie pharmaceutique. Le nouveau règlement exigera des fabricants de médicaments qu’ils y publient certaines informations :
- Déclaration des pénuries de médicaments et des arrêts de production prévus, au moins six mois à l’avance.
- Affichage de toute pénurie non déclarée auparavant dans les cinq jours après en avoir pris connaissance.
Lentement mais sûrement
Les recommandations émises en 2012 s’adressaient aux paliers de gouvernement fédéral et provincial, aux fabricants, aux distributeurs ainsi qu’aux pharmaciens. Depuis ce temps, il faut reconnaître qu’un certain nombre de pas ont été réalisés tant par les autorités gouvernementales que par les différents acteurs de la chaîne de distribution des médicaments. La récente annonce s’inscrit donc dans cette perspective.
Cela dit, nous ne pouvons que constater que la mise en place de mesures de mitigation des pénuries de médicaments est un processus complexe qui se poursuivra encore un certain temps. Les pharmaciens d’établissements de santé devront donc être patients et espérer que la somme des correctifs apportés finira par en faire un phénomène marginal. Ironiquement, la succession des problèmes reliés à l’approvisionnement en médicaments fait en sorte que nous sommes maintenant devenus des experts dans leur gestion. Ce n’est toutefois qu’une bien mince consolation.
Face à cet enjeu de taille, qui ultimement présente un risque en matière de sécurité des soins aux patients, l’A.P.E.S. demeurera vigilante et saisira toutes les occasions pour promouvoir les meilleures pratiques dans le processus d’approvisionnement en médicaments.