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Historique

Historique de l'A.P.E.S.

Découvrez l'émergence et l'évolution de la profession du pharmacien d’établissement au Québec à travers les décennies. De la prédominance des religieuses dans les années 50 à la consolidation de l'A.P.E.S. au 21ᵉ siècle, plongez dans l'histoire fascinante des pharmaciens qui ont façonné la pratique pharmaceutique au sein des établissements de santé.

Voir la liste des présidents de l'A.P.E.S.
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Fanny Blanchet

Pharmacienne

Une profession en émergence

Jusque dans les années 50, la distribution et la préparation des médicaments dans les hôpitaux étaient généralement confiées à des religieuses ne possédant aucune formation académique spécifique à la profession. L’évolution des connaissances scientifiques, l’émergence d’une foule de médicaments provenant de l’industrie pharmaceutique et le développement de thérapeutiques plus complexes dans l’après-guerre rendent de plus en plus nécessaire l’emploi de pharmaciens qualifiés dans les hôpitaux. C’est à cette époque que les premiers pharmaciens licenciés sont embauchés dans les hôpitaux et commencent à y jeter les bases de la pharmacie professionnelle. MM. André Boissinot de l'Hôpital du Saint-Sacrement à Québec et Frank Zahalan de l’Hôpital général de Montréal ont été parmi les premiers laïques à exercer leur profession en milieu hospitalier.

S’associer pour progresser

Dès le début des années 40, certains pharmaciens d’hôpitaux canadiens ressentent le besoin de s’unir pour faciliter les échanges. Un premier regroupement pancanadien, la Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux (SCPH), est formé en 1947, et une section québécoise voit le jour en 1951.

Au début des années 60, un groupe de pharmaciens mené par M. André Boissinot décide de former une nouvelle association : l'Association des pharmaciens d'hôpitaux de la province de Québec (APHPQ), incorporée en vertu de la Loi des compagnies du Québec en juillet 1961. Puis, quelques pharmaciens de Montréal se regroupent en septembre 1963 et fondent la Société professionnelle des pharmaciens d'hôpitaux (SPPH), une association aux visées plus syndicales. Ainsi, au milieu des années 60, trois associations différentes représentent les pharmaciens d’hôpitaux, ce qui nuit à la défense des intérêts des membres. Après de longues négociations, les membres de l’APHPQ acceptent la dissolution du regroupement et le transfert des fonds à la SPPH. Dans un communiqué émis le 12 février 1968, le président conciliateur Jean Thibault annonce fièrement que « l’unité est chose faite » et « que la SPPH est la seule association représentant tous les pharmaciens d’hôpitaux de la province de Québec ».

Pendant cette période, les associations pharmaceutiques cherchent à se faire connaître auprès des autorités gouvernementales et visent une plus grande reconnaissance dans les structures du Collège des pharmaciens. Dans un contexte de restructuration du système de santé québécois, les sujets d’actualité sont nombreux et les pharmaciens d’hôpitaux interviennent dans une foule de dossiers.

Par ailleurs, prévoyant une hausse importante de la demande pour des pharmaciens d'hôpitaux dans les années à venir, la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal et l’École de pharmacie de l’Université Laval mettent sur pied des programmes d'enseignement spécialisés en pharmacie hospitalière.

Une vague de changement

Au début des années 70, plusieurs réformes accompagnent la mise en place d’un régime de santé universel au Québec. Dans la foulée de ces changements et afin de se conformer à la nouvelle nomenclature dans le milieu de la santé, la SPPH modifie son nom et devient l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S.) en 1973.

Les nouvelles dispositions législatives reconnaissent désormais le rôle du pharmacien dans le contrôle de la distribution et de l’utilisation des médicaments. Dans les années qui suivent, l’A.P.E.S. intervient dans une série de dossiers pour s’assurer du respect de ces dispositions. L’évolution rapide des pratiques pendant cette période amène également l’A.P.E.S. à se doter d’un programme d’éducation permanente en 1977 pour assurer la mise à jour des connaissances de ses membres. Pendant cette période, les pharmaciens Georges Elliott, Yves Courchesne, Roger Leblanc, Donald Laberge et Guy Garon, entre autres, émergent comme leaders au sein de l’A.P.E.S.

Une grande partie des énergies des dirigeants de l’A.P.E.S. est aussi consacrée à la négociation d’une entente de travail. Après que les conditions de travail des pharmaciens de centres hospitaliers aient été définies par décret gouvernemental en 1976, l’A.P.E.S. poursuit ses démarches en revendiquant dorénavant le droit de négocier pour l’ensemble des pharmaciens pratiquant dans les établissements de santé du Québec. Une entente de travail est finalement conclue le 14 mars 1985. Désormais, tous les pharmaciens pratiquant en centres hospitaliers sont tenus d’adhérer à l’A.P.E.S.

La force d’une association

À compter du début des années 80, le rôle clinique du pharmacien en établissement de santé est davantage reconnu : les pharmaciens sont intégrés aux conseils des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) des établissements de santé en 1983, et le service de pharmacie devient un département relevant de la Direction des services professionnels. Les changements législatifs rendent par ailleurs obligatoires certaines des activités cliniques du pharmacien, notamment la revue d’utilisation du médicament. Au sein de l’A.P.E.S., de nouveaux regroupements, les Spécialités professionnelles ou cliniques (SPOC), sont créées en 1984 pour offrir aux membres portant un intérêt commun à des activités spécialisées une structure facilitant les échanges et la diffusion des connaissances aux autres pharmaciens.

Étant donné l’augmentation de ses activités depuis le milieu des années 70, l’A.P.E.S. met sur pied une équipe permanente stable pour gérer efficacement la croissance. Après l’établissement d’un secrétariat permanent en 1977, l’équipe se constitue à compter du milieu des années 80 avec l’embauche d’une secrétaire et d’une coordonnatrice des publications et des activités d’éducation permanente. Après des déménagements en 1979, 1995 et 2005 pour augmenter la superficie des locaux, les bureaux de l’A.P.E.S. sont maintenant établis au 4050, rue Molson à Montréal. Par ailleurs, afin de répondre aux attentes grandissantes des membres, un premier directeur général est embauché en 1992, ce qui assure une certaine stabilité au sein de l’Association ainsi qu’un meilleur suivi des différents dossiers. À compter de ce moment, l'offre de services aux membres et les activités de l’A.P.E.S. ne cessent de croître.

Après la signature d’une seconde entente de travail en 1987, l’A.P.E.S. entreprend un cycle de négociations pour améliorer les conditions de travail de ses membres qui ne sont plus conformes à l’évolution de la pratique. Dans les années 90, des négociations intenses et parfois ardues ont augmenté la visibilité du groupe dans les médias et démontré l’esprit de solidarité qui régnait parmi les membres de l’A.P.E.S.

L’A.P.E.S au second millénaire

Depuis 1992, l’A.P.E.S. intègre à sa mission le mandat de promouvoir l’avancement de la pratique pharmaceutique dans les établissements de santé. En 1996, un premier exercice de planification stratégique est complété et permet de définir les grandes orientations de l’Association pour les années à venir à une époque où les changements dans le réseau de la santé se multiplient. À partir de ce moment, l’A.P.E.S. participe activement à tous les projets et dossiers favorisant l'intégration des soins pharmaceutiques à la pratique quotidienne des membres.

Au tournant du nouveau millénaire, l’avancement de la pratique pharmaceutique en établissement de santé est cependant fortement compromis par la pénurie d’effectifs pharmaceutiques dans les établissements de santé, la plus importante de tout le réseau de la santé. Depuis le milieu des années 90, l’A.P.E.S. multiplie donc les interventions auprès du gouvernement pour améliorer les conditions de travail et rendre la pratique en établissement de santé plus attrayante. La question des effectifs se situe au cœur des négociations de l’A.P.E.S. qui conclut deux ententes de travail en 2002 et en 2006. Même si la pénurie d’effectifs affecte le climat de travail dans les établissements de santé, les membres de l’A.P.E.S. ont encore fait preuve d’une grande solidarité pour mener à bien les négociations.

Par ailleurs, l’A.P.E.S. accroît considérablement sa visibilité pendant cette période, ce qui lui vaut une plus grande reconnaissance par les partenaires du réseau. L’Association est régulièrement appelée à intervenir dans les dossiers touchant la réforme du système de santé et du Code des professions, ainsi que dans tous les projets d’importance lancés par le gouvernement. L’A.P.E.S. est aussi sollicitée lorsque des sujets d’actualité émergent dans le milieu pharmaceutique, tels la spécialisation des pharmaciens et l’introduction d’un doctorat professionnel de premier cycle.

Face à la multiplication des dossiers, de nouveaux membres s’ajoutent à la permanence de l’A.P.E.S. qui est aujourd’hui constituée de dix employés. Même si la gamme des activités et des services offerts aux membres croît régulièrement depuis le début des années 90, les structures de l’A.P.E.S. ont peu évolué, ce qui a mené à un important projet de révision de la gouvernance en 2009 afin de mieux répartir les tâches entre le conseil d’administration et la permanence.

Les membres du conseil d’administration ont joué, tout au long de la courte existence de l’Association, un rôle primordial tant sur le plan de la définition des grandes orientations et des politiques de l’Association que sur celui des activités et de la gestion interne. L’engagement important de ces pharmaciens et pharmaciennes sur une base bénévole a permis à l’A.P.E.S. et à ses membres de progresser au cours des cinquante dernières années et d’occuper aujourd’hui une place unique au sein des établissements de santé québécois.

Texte rédigé en collaboration avec Nancy Marando, historienne, 2010.

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Membres

Nos membres sont des professionnels de la pharmacie qui exercent dans les établissements de santé au Québec, notamment les hôpitaux. Leur rôle est essentiel pour garantir la qualité des soins pharmaceutiques prodigués aux patients. 

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