Mot de la présidente et de la directrice générale

Intéresser la relève à la pharmacie d’établissement, c’est l’affaire de tous!

Publié le 12 octobre 2023 par Julie Racicot, présidente, et Linda Vaillant, directrice générale

Les signes d’un désintéressement de la relève envers la pratique en établissement de santé sont clairs. Votre Association a récemment pris part aux deux colloques pour les étudiants en pharmacie en collaboration avec les facultés de pharmacie et constaté des taux de participation bien inférieurs aux taux habituels, malgré la possibilité de participer en virtuel et en présentiel. De plus, les cohortes au programme de maîtrise en pharmacothérapie avancée sont en baisse tant à Montréal qu’à Québec. Seulement 54 étudiants au total viennent de commencer la maîtrise de l’année 2023-2024 sur un total de 114 bourses disponibles. Pour inverser cette tendance préoccupante, nous devons tous déployer des efforts. 

Cette situation est préoccupante car, comme vous le savez, la capacité des départements de pharmacie d’offrir des soins et des services pharmaceutiques en adéquation avec les besoins des patients dépend du recrutement et du déploiement des effectifs auprès des clientèles vulnérables hospitalisées, hébergées et ambulatoires. Un retour à la situation des années 2000-2010, où les inscriptions à la maîtrise ont longtemps été bien en deçà du nombre de places disponibles (une cinquantaine d’inscriptions sur 70 places à l’époque) entraînerait non seulement un recul de la pratique clinique des pharmaciens mais également, dans certains milieux, des ruptures de services de base. Il serait totalement paradoxal qu’après les avancées qu’a connues la pharmacie avec les changements législatifs de la dernière décennie, nous ne puissions plus attirer la relève au sein de nos établissements de santé. Soulignons aussi l’appel au décloisonnement des professions qui continue de se faire entendre. De plus, le nombre de bourses de maîtrise a été augmenté après des années de représentations pour convaincre le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) d’accéder à cette demande.

À chacun son rôle

Il nous revient à tous de promouvoir la pratique en établissement auprès des jeunes pharmaciens. Que ce soit dans les facultés, dès les premières années du premier cycle universitaire, par exemple dans le contexte des cours. Les milieux de pratique doivent aussi s’assurer d’offrir des stages stimulants avec un accueil et un encadrement qui répondent aux attentes des stagiaires. Comme pharmaciens, nous devons démontrer à la relève notre propre intérêt pour la profession en faisant aussi valoir les avantages d’un emploi en établissement, notamment un régime de retraite considérable, les possibilités de carrière selon les différents axes de pratique et toutes les caractéristiques distinctives de la pharmacie en établissement de santé. Il faut aussi offrir des emplois étudiants pour que des jeunes découvrent et apprécient l’univers de la pharmacie d’établissement. À ce sujet, le MSSS doit augmenter les salaires liés à ces emplois étudiants afin qu’ils soient plus compétitifs par rapport à ceux qu’offrent les pharmacies privées.

À l’A.P.E.S., bien entendu, nous continuons les actions de promotion, que ce soit sur les réseaux sociaux et le Web, en participant aux colloques pour les étudiants et autres événements s’adressant à la relève. Nous poursuivons aussi les représentations, à chaque occasion, afin que le gouvernement entende notre appel à valoriser la profession, comme il l’a fait pour d’autres corps d’emploi en pénurie. En ce sens, la création d’un titre de spécialiste en pharmacothérapie avancée, des conditions d’emploi concurrentielles et une campagne de promotion demeurent des priorités de l’Association. 

Il nous revient à tous de participer à intéresser, attirer et retenir la précieuse main-d’œuvre des pharmaciens d’établissement de santé. C’est en faisant nôtres ces objectifs que nous y parviendrons.

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