Mot du président et de la directrice générale

Loi 41 en établissement de santé : une approche prudente est de mise

Publié le 10 juin 2015 par François Paradis, président et Linda Vaillant, directrice générale

Le 20 juin prochain entrera en vigueur la Loi 41 permettant aux pharmaciens du Québec d’exercer de nouvelles activités. On se rappellera que l’entrée en vigueur de cette loi avait été suspendue faute de règlement sur la rémunération des pharmaciens propriétaires.

Or, le projet de Loi 28, loi concernant principalement la mise en œuvre de certaines dispositions du discours sur le budget du 4 juin 2014 et visant le retour à l’équilibre budgétaire en 2015-2016, incluait les nouvelles activités des pharmaciens parmi l’ensemble de ses dispositions. L’A.P.E.S. était d’ailleurs intervenue en commission parlementaire sur ce projet de loi qui a finalement été adopté.

Nous tenons à rappeler toutefois que, considérant le tumulte actuel relié à la réorganisation du réseau de la santé, on se doit d’être prudent dans la mise en place des nouveaux actes pharmaceutiques en établissement de santé. Puisque les départements sont en processus de fusion et que les chefs intérimaires des départements de pharmacie sont en voie d’être nommés, il serait tout à fait légitime de retarder quelque peu l’intégration de ces nouvelles pratiques.

Il est important de bien se préparer avant de modifier les pratiques des pharmaciens d’établissements. Rappelons d’abord que la formation spécifique sur les nouvelles activités, dispensée par l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ), est obligatoire pour poser les gestes prévus à la loi. De plus, il est impératif que des règles claires soient établies au sein des départements de pharmacie et entérinées par les CMDP des nouveaux établissements afin de baliser clairement la portée des actes pharmaceutiques et aussi d’en assurer l’uniformité.

N’oublions pas que les pharmaciens sont responsables des actes qu’ils posent. En établissement de santé, il faudra s’assurer de la continuité des soins entre collègues ainsi que d’une unité de soins à une autre pour un même patient. Par exemple, lorsqu’un test de laboratoire est prescrit un vendredi en fin de journée, un pharmacien de l’équipe devra en assurer le suivi en soirée ou le samedi matin, le cas échéant.

Certains milieux sont peut-être déjà prêts à passer à l’action et à travailler de manière autonome en éliminant certaines ordonnances collectives. Si tel est le cas, tant mieux. Allez-y! Par contre, si ce n’est pas votre situation, nous vous invitons à la prudence et, aussi, à prendre le temps de réviser les étapes nécessaires à l’actualisation de la Loi 41.

Pour vous aider à y parvenir, des outils sont à votre disposition :

Sur le site Web de l’A.P.E.S., vous trouverez des modules en ligne réservés aux membres, tirés d’une journée de formation offerte en décembre 2013 sur le sujet. Nous vous invitons à visionner ces conférences qui vous permettront d’évaluer votre degré de préparation.

L’OPQ a aussi mis en ligne un guide d’exercices et une foire aux questions qui sont autant de sources d’information vous aidant à vous préparer.

L’A.P.E.S. souhaite que les nouveaux actes des pharmaciens permettent à ces derniers de faire un pas en avant en réduisant le recours aux ordonnances collectives et en utilisant pleinement leurs compétences. Toutefois, la mise en œuvre de telles modifications requiert une bonne préparation par les départements de pharmacie et un lien étroit avec les CMDP afin de faire de ces changements des succès qui mettront en valeur les pharmaciens d’établissements. L’A.P.E.S. évalue la possibilité de produire un guide à cet effet avec l’ACMDP et l’OPQ. Nous vous tiendrons informés des développements à cet égard.

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