CSSS de Manicouagan

Historique de l’établissement

1937Fondation de la ville de Baie-Comeau
1937Fondation du Boisvert Memorial Hospital
1949Création du diocèse de la Côte-Nord
1950Fondation de la ville de Hauterive
1951Installation de l’Hôtel-Dieu de Hauterive (HDH) dans les locaux de l’évêché du diocèse
1954Construction de l’HDH
1955Ouverture du nouvel édifice de l’HDH
1968Inauguration de l’Hôpital général de Baie-Comeau (HGBC)
1974Épidémie de diphtérie à l’HDH
1976L’HGBC devient un centre de soins aigus alors que la mission de soins prolongés est confiée à l’HDH
1978Changement de mission des deux hôpitaux de la région; l’HGBC devient un établissement de soins prolongés alors que l’HDH devient un centre de soins aigus
1978Grève illégale à l’HDH
1980Fusion de l’HGBC et de l’HDH sous le nom de Centre hospitalier régional Baie-Comeau/Hauterive; l’HGBC reçoit une vocation d’hébergement (pavillon Boisvert)
1981Agrandissement du Centre d’hébergement Boisvert
1981Fusion des villes de Baie-Comeau et de Hauterive
1981Changement de nom de l’établissement qui devient le Centre hospitalier régional Baie-Comeau (CHRBC)
Fin 1980-début 1990Fusion du CLSC de Baie-Comeau et du Centre d’accueil N.-A.-Labrie pour former le CLSC et Centre d’hébergement Manicouagan
Fin 1980-début 1990Fusion du Centre d’accueil de Baie-Trinité avec le CLSC de Baie-Comeau
2004Fusion du CHRBC, du CLSC, du Centre d’hébergement Manicouagan (Résidence N.-A.-Labrie) et de la Résidence Boisvert pour former le CSSS de Manicouagan (CSSSM)
2005Création de l’Unité de médecine familiale de Manicouagan rattachée à l’Université Laval

Fondateurs

  • Boisvert Memorial Hospital : Quebec North Shore Paper Company
  • Hôtel-Dieu de Hauterive : Mgr Napoléon-Alexandre Labrie, évêque du diocèse de la Côte-Nord, avec la collaboration des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph (RHSJ). Les six religieuses fondatrices sont sœur Ste-Thérèse Allard, supérieure, sœur Pauline Maillé, assistante, sœur Laurette Groulx, conseillère, sœur Jeanne Lemire, économe, sœur Ste-Émilienne Dumaresq et sœur Yvette Hains.
  • Hôpital général de Baie-Comeau : Gouvernement du Québec

* Renseignements tirés du site Web du CSSS de Manicouagan : www.csssmanicouagan.qc.ca (consulté le 11 janvier 2011).

Profil de l'établissement au 31 mars 2010

  • Catégorie : CSSS
  • Nombre de sites : 6
  • Dépenses 2009-2010 : 72 002 979 $, dont 3 328 555 $ en médicaments
  • Nombre d’employés : 912
  • Nombre de médecins : 26 omnipraticiens (effectif autorisé : 38) et 26 spécialistes (effectif autorisé : 45)
  • Nombre de lits de courte durée : 106, dont 21 en psychiatrie
  • Nombre de lits de longue durée : 115
  • Nombre de civières à l’urgence : 10 et 2 salles de trauma
  • Nombre d’admissions de courte durée en 2009-2010 : 3300

Site Web

L'établissement en images

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L'Hôpital Le Royer, inauguré en 1954 sous le nom d’Hôtel-Dieu de Hauterive, a connu de nombreuses transformations depuis ce temps. D’abord situé au 635, boul. Joliet, dans la partie « Hauterive » de la ville, et connu sous le nom de Centre hospitalier régional de Baie-Comeau, cet édifice est maintenant appelé Hôpital Le Royer et comprend le siège social du CSSS de Manicouagan.
Source : Site Web du CSSS de Manicouagan : csssmanicouagan.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=13&Itemid=45
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Le Centre d’hébergement N.-A.-Labrie, situé au 659, boul. Blanche, dans la partie « Hauterive » de Baie-Comeau. Construit en 1950, cet édifice fut, à l’origine, l’évêché du nouveau diocèse de la Côte-Nord. Il a servi de premier hôpital de Hauterive et n’a subi que très peu de changements au fil des ans, si ce n’est l’ajout de l’aile perpendiculaire.
Source : Site Web du CSSS de Manicouagan : csssmanicouagan.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=15&Itemid=46  (consulté le 11 janvier 2011)
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Le Centre d’hébergement Boisvert, situé au 70, rue Mance. Construit en 1968, cet édifice abritait l'Hôpital général de Baie-Comeau. Il est construit sur le terrain qui, selon la légende, aurait été offert à Mgr Labrie par la Quebec North Shore Paper Company en 1949 pour y construire son évêché, ce qui a déclenché la fondation de la ville de Hauterive.
Source : Site Web du CSSS de Manicouagan : csssmanicouagan.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=57&Itemid=82 (consulté le 11 janvier 2011).
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Le CLSC Lionel-Charest où se trouve, entre autres, l’Unité de médecine familiale de l’Université Laval.
Source : Site Web du CSSS de Manicouagan : csssmanicouagan.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=12&Itemid=49 (consulté le 11 janvier 2011).
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Le CLSC Marie-Leblanc situé à Chute-aux-Outardes, petit village sis à 15 minutes à l'ouest de Baie-Comeau. L’établissement est une « succursale » du CLSC Lionel-Charest.
Source : Site Web du CSSS de Manicouagan : csssmanicouagan.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=10&Itemid=48 (consulté le 11 janvier 2011).
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Le CLSC Corinne-Vallée-Therrien, sis à Baie-Trinité, petit village à 100 km à l'est de Baie-Comeau. Cet établissement a été créé à l’époque où le CLSC de Baie-Comeau était un établissement unique et autonome. Aujourd’hui, il est une « succursale » du CLSC Lionel-Charest.
Source : Site Web du CSSS de Manicouagan : csssmanicouagan.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=11&Itemid=47 (consulté le 11 janvier 2011).
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Local où sont préparés les médicaments pour les CHSLD.
Source : Archives personnelles de Dave Charlton
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L’aire de distribution où travaillent pharmaciens et assistantes techniques.
Source : Archives personnelles de Dave Charlton
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Une partie du local de préparations stériles.
Source : Archives personnelles de Dave Charlton

Profil du Département de pharmacie au 31 mars 2010

Ressources humaines

  • Pharmaciens : 7,6 ETP
  • Assistants techniques en pharmacie : 7,8 ETP
  • Technicienne en administration : 0,83 ETP

Heures d’ouverture par semaine

  • 62

Point de services

  • 1

Nombre de transactions par année

  • 259 941

Service spécialisé

  • Service centralisé d’addition aux solutés (SCAS) : SCAS complet depuis le 12 octobre 2010 (service partiel antérieurement)

Secteurs cliniques avec présence décentralisée des pharmaciens dans les cliniques externes

  • Urgence CHSLD

Secteurs cliniques avec présence décentralisée des pharmaciens sur les unités de soins

  • Oncologie
  • Insuffisance cardiaque

Historique des chefs du Département de pharmacie

Début des années 1960 à 1975Sœur Marie Nadeau, infirmière (RHSJ)
1975 à 1986Pierre Lévesque
1986 à 1988Lise Chénard
1988 à 1993Pierre Lévesque
1993 à 1994Josée Kowtaluk
1994 à 2004Lucie Chouinard
2004 à 2006pas de chef
2006 à 2009Suzanne Godin
2009 à auj. (2011-01-01)Dave Charlton

 

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M. Pierre Lévesque, pharmacien au CSSS de Manicouagan de 1974 à 2008 et chef du Département de pharmacie de 1975 à 1986, puis de 1988 à 1993.
Source : Archives personnelles de Pierre Lévesque

Petite histoire de la pharmacie hospitalière

L'histoire de la pharmacie au CSSS de Manicouagan est assez particulière parce que celle de l'établissement est singulière à bien des points de vue, en raison de l’histoire encore plus singulière de la ville de Baie-Comeau. Pour comprendre l’historique de la pharmacie de l'établissement, il faut donc connaître l'histoire de la ville.

La ville de Baie-Comeau a été fondée en 1937 par le Colonel Robert McCormick pour y construire un moulin à papier, celui de la Quebec North Shore Paper Company (QNSP), destiné exclusivement à l’approvisionnement du journal Chicago Tribune, qui a déclaré faillite en 2009. À partir de ce moment, et pour longtemps, Baie-Comeau, propriété exclusive de la QNSP, sera une ville « fermée » et prospère, mais accessible uniquement par bateau ou par avion pendant plusieurs années. Très rapidement, la QNSP fait construire un hôpital de 25 lits qui s'appelle The Boisvert Memorial Hospital. Le premier pharmacien communautaire qui s'établit dans la ville dès ses débuts est M. Jean R. Éthier, qui opérera son commerce jusqu'au début des années 1980.

En 1945, le Vatican crée le diocèse de la Côte-Nord et nomme Mgr Napoléon-Alexandre Labrie, natif de la Côte-Nord, comme premier évêque. Mgr Labrie occupe alors tout un duplex appartenant à la QNSP, sur la rue Champlain. L’église Sainte-Amélie devient de facto sa cathédrale. En 1949, il rencontre les dirigeants de la QNSP pour obtenir de leur part un terrain qu'il convoite pour y construire son évêché. Il essuie un refus net et définitif des dirigeants qui, il ne faut pas l’oublier, sont anglophones et protestants. Il se voit ainsi offrir un terrain dont il ne veut pas, mais qui, par un curieux retour des choses dont seule l'Histoire a le secret, aura une influence déterminante sur l'histoire de la pharmacie hospitalière par la suite. Devant ce refus, Mgr Labrie téléphone au premier ministre, Maurice Duplessis, qui lui accorde sur le champ, en vertu de la loi sur la colonisation de l'époque, un territoire connu sous le nom de plateau de la rivière Manicouagan. C’est là que Mgr Labrie fonde, en 1950, la ville de Hauterive et y construit son évêché, lequel est érigé avant la fin de l’année et sert de premier hôpital à la ville de Hauterive. Et voilà : en raison d'une chicane en haut lieu, on se retrouve rapidement avec deux villes ennemies dont les frontières ne seront finalement distantes que de quatre kilomètres!

En 1954, Mgr Labrie fait construire un hôpital tout neuf, l’Hôtel-Dieu de Hauterive (HDH), en l'honneur de l'Hôtel-Dieu de Montréal d'où sont venues les Religieuses hospitalières de Saint-Joseph pour prendre en charge le nouvel établissement de 150 lits. Une religieuse, qui dirige aussi le laboratoire médical et la stérilisation, est désignée responsable de la pharmacie. Il en est ainsi jusqu'au début des années 1960 alors que la pharmacie et la stérilisation sont confiées à une religieuse infirmière, sœur Marie Nadeau, assistée d'une infirmière laïque, Rosanne Tremblay.

Entre-temps, le Parti libéral de Jean Lesage prend le pouvoir à Québec en 1960. Pour venger l'affront que Duplessis et l'Union Nationale leur avaient fait subir en 1950 en fondant la ville de Hauterive, la légende veut que les dirigeants de la QNSP aient invité M. Lesage à leur magnifique club de pêche au saumon sur la rivière Godbout, leur propriété exclusive, et qu'alors, le premier ministre leur ait promis la construction d'un nouvel hôpital pour remplacer le Boisvert Memorial, qui se faisait vieux. C’est ainsi qu’est inauguré, en 1968, l’Hôpital général de Baie-Comeau (HGBC) sur le terrain jadis offert à Mgr Labrie (toujours selon la légende) et que, ipso facto, deux villes comptant au total quelque 25 000 citoyens se sont retrouvées chacune avec leur centre hospitalier de soins généraux et spécialisés, l’un et l’autre distants d'exactement onze kilomètres…!

Au cours des années 1960, la loi fédérale régissant l’usage des stupéfiants est modifiée. Désormais, une double signature est exigée dans les registres de stupéfiants de la pharmacie, la première étant celle du chef du service de pharmacie et la deuxième, celle d’un médecin ou d’un pharmacien. C'est ainsi que messieurs Jean Éthier, pharmacien communautaire de Baie-Comeau, et Léonce Lavoie, pharmacien communautaire de Hauterive, font leur entrée respectivement à l'HGBC et à l'HDH. Leur présence se limite alors à des visites ponctuelles, habituellement le vendredi après-midi, pour contresigner les registres. À cette époque débute aussi la fourniture gratuite en externe des médicaments de psychiatrie (l'HDH étant d'abord une « succursale » de l'Hôpital de Baie-Saint-Paul), anomalie historique qui perdure jusque dans les années 1980.

Marcel Locas est le premier pharmacien à travailler régulièrement à l’HDH à raison de 20 heures par semaine de 1972 à octobre 1974. Le premier poste de pharmacien à temps complet à l’HDH est confié à l’auteur de ces lignes, Pierre Lévesque, à compter du 7 octobre 1974. Ce dernier devient chef du Service de pharmacie de l’HDH à l’été 1975. À noter que, durant les trois premières années de mon « règne », j'ai dû fournir, à mes frais, tout ce qui constituait la « bibliothèque » de la pharmacie, à l'exception du Canadian Pharmaceutical Specialties (CPS).

Mais voilà! L'ère des chicanes était loin d'être terminée... Dès 1974-1975, des discussions s’amorcent au niveau gouvernemental pour fusionner les hôpitaux de Hauterive et de Baie-Comeau. S’entame alors l’histoire des changements de vocation : un des deux établissements aurait, ce qu’on appelait à l’époque, les soins prolongés et l'autre, les soins aigus. C'est ainsi que, le 1er avril 1976, Pierre Lévesque devient le premier pharmacien à temps complet de l'histoire de l'HGBC... pour mieux redevenir pharmacien-chef à l'HDH le 1er avril 1978, le tout étant dû au fait que la vocation de soins aigus, seule capable de garantir un poste à temps complet, changeait de ville au gré des changements de ministre et de parti politique au pouvoir. Finalement, c'est en septembre 1979 que sont fusionnés l'HGBC et l'HDH sous le nom de Centre hospitalier régional Baie-Comeau/Hauterive.

La décennie 1970 est aussi marquée par les grandes manifestations syndicales au Québec : emprisonnement des trois chefs syndicaux du front commun en 1972, saccage du chantier de la Baie-James en 1974… et la grève illégale à l’HDH en 1978, sont autant de manifestation de la radicalisation du mouvement pendant ces années. À l’époque, tous les syndiqués de l'HDH, incluant les infirmières, sont affiliés à la CSN. Un après-midi de mai 1978, tous les employés syndiqués, sans exception, débraient en bloc et l’HDH est complètement entouré d'une ligne de piquetage extrêmement serrée. Le premier soir, il restait 28 cadres et professionnels pour s'occuper d'un peu plus de 120 patients, et ce, à TOUS les niveaux. Qu'est-ce qui aura permis à cette grève, où les employés restés au premier soir de son déclenchement seront séquestrés pendant quinze jours bien comptés, de durer si longtemps? Hé oui! L'existence, 11 km plus loin, d'un autre centre hospitalier parfaitement équipé (et peut-être aussi le fait que les policiers de la ville de Hauterive négociaient simultanément leur propre convention collective…).

C'est le 13 février 1978 qu’est embauchée la deuxième pharmacienne à temps complet à l'HDH, madame Lise Chénard. Pendant la grève de mai 1978, nous avons pris en charge tout ce qui concernait les médicaments : de la cueillette des ordonnances sur les unités de soins jusqu’à l’administration des médicaments aux patients (à l'exception des injections), avec tous les à-côtés qui en découlent, comme, par exemple, les commandes de médicaments qu'il fallait faire entrer en les dissimulant dans les camions d'alimentation, seuls livreurs que laissaient passer les piqueteurs!!! (Les médecins pouvaient entrer à la condition que l'on fouille leur valise!).

C’est aussi durant les années 1970 qu’ont été créés les départements de santé communautaire (DSC), ce qui a eu pour conséquence de faire de l’HDH le centre responsable de l’achat, du stockage et de la distribution des vaccins. À mon arrivée à l’HDH en 1974, une épidémie de diphtérie frappe les villages de Forestville et de Sainte-Thérèse-de-Colombier. C'est à ce moment que j'ai dû apprendre à la vitesse grand V tout ce qui concernait le monde des vaccins. Le début de l'épidémie avait été signalé par une infirmière du dispensaire de Sainte-Thérèse-de-Colombier, madame Gertrude Tremblay. Il y aura d'ailleurs deux décès avant que les médecins réalisent que « garde » Tremblay avait raison... La création du DSC à vocation régionale et faisant partie intégrante, au début, de l'HDH (pour migrer plus tard dans les murs du CRSSS, ancêtre des agences régionales actuelles), a fait de la pharmacie de l’HDH l’instance responsable de la fourniture des médicaments aux infirmières occupant les dispensaires de Grandes-Bergeronnes, Sainte-Thérèse-de-Colombier, Ragueneau et Baie-Trinité. Cela donne lieu à la production de formulaires des médicaments autorisés en 1972 et à la visite, une à deux fois par année, desdits dispensaires, créés quelque part dans la première moitié du 20e siècle et qui ne survivront pas à la fin des années 1970.

Puis, en 1981, les villes de Hauterive et de Baie-Comeau sont fusionnées, ce qui provoque des émeutes entre citoyens, ceux de la riche ville de Baie-Comeau refusant d’être annexés à ceux de la « pauvre » ville de Hauterive, qui était devenue la ville dortoir de l'industrielle Baie-Comeau. Les esprits s’échauffent même au Parlement de Québec : des citoyens en colère de Baie-Comeau réussissent à forcer l’ouverture des portes du Salon Rouge où se tenait la commission parlementaire sur la loi devant promulguer la fusion. Après la fusion, l’établissement est renommé Centre hospitalier régional Baie-Comeau (CHRBC).

Entre 1978 et 1991, alors que la pénurie de pharmaciens n'est pas encore un sujet d'actualité, le CHRBC connaît un important roulement de pharmaciennes et, à certaines périodes, le soussigné était le seul pharmacien en devoir. Je me dois ici de souligner le dépannage fréquent (avant l'invention de la chose proprement dite), et parfois prolongé, fourni par ma sœur Louise, pharmacienne et détentrice d'un diplôme en pharmacie d'hôpital, durant la décennie 1980. À partir de 1991, alors que le spectre de la pénurie pointe, les effectifs pharmaceutiques demeurent stables au CHRBC jusqu'en 2003! Si au début des années 1970, période durant laquelle les étiquettes d'ordonnance sont manuscrites (comme elles l'avaient toujours été) puis, ensuite, dactylographiées, d'abord en simple copie, puis en trois copies avec étiquette/carte-fiche, il faut attendre en janvier 1989 pour voir le début de l'implantation de l'informatique à la pharmacie du CHRBC.

C'est en 1984 que furent préparés les premiers antinéoplasiques, d'abord sans, puis sous hotte.

En mai 1974, la pharmacie emménage dans un nouveau local de 755 pieds carrés auquel on ajoute, au fil des ans, une multitude de garde-robes dispersées sur le même étage, pour stocker les différents produits. En mars 1998, la pharmacie intègre son local actuel, cinq fois plus grand que l'ancien et équipé pour la fin du 20e siècle.

Enfin, quand les CSSS sont créés au Québec, le CH régional, le CLSC local, la résidence Boisvert (l'ancien HGBC devenu CHSLD) et la résidence N.-A.-Labrie (l'ancien évêché devenu centre d’accueil pour personnes âgées en perte d'autonomie) sont fusionnés pour former le Centre de santé et de services sociaux de Manicouagan (CSSSM). Les secteurs de la toxicomanie, de la réadaptation physique et mentale ainsi que de la protection de la jeunesse sont cependant demeurés regroupés dans un même établissement qui couvre toute la Côte-Nord... en parallèle et hors des structures des CSSS (!), chose qui n'existe pas ailleurs au Québec (du moins, à ma connaissance).

Les premiers vrais services cliniques comme les cliniques externes de cancer, d'insuffisance cardiaque, de diabète, d'antibiothérapie intraveineuse ambulatoire et le service de consultation en psychiatrie sont créés dans les années 2000. Ils avaient cependant été précédés, dans les années 1980, par le début du service de pharmacocinétique des aminosides.

Les années 2000 ont aussi été le théâtre de deux pénuries d’effectifs majeures de pharmaciens, soit en 2003-2004 et en 2008-2009. Pendant ces périodes, des pharmaciens suppléants ont dû prêter main-forte à l’équipe en place afin d’offrir les services de base. Malgré tout, nous avons réussi à implanter des services cliniques de pharmacie à la nouvelle clinique externe d’insuffisance cardiaque en septembre 2003. Puis, en janvier 2007, un développement majeur a lieu en oncologie alors qu’un pharmacien à temps complet est assigné à l’unité externe d’oncologie pour offrir des services pharmaceutiques complets à toute la clientèle atteinte de cancer.

L’année 2009 marque un point tournant dans l’histoire du département de pharmacie. Le retour de congé prolongé de deux pharmaciennes et l’embauche de deux pharmaciennes supplémentaires changent la donne. En septembre 2009, un poste de pharmacien à temps complet est créé à l’urgence. Il est chargé de toutes les tâches entourant le bilan comparatif du médicament (BCM) à l’admission des usagers en plus de répondre aux demandes de consultation et de faire l’enseignement aux usagers sur les unités de soins.

La retraite de Pierre Lévesque en mai 2008 crée cependant un trou béant dans l’offre de services pharmaceutiques cliniques en CHSLD. Heureusement, avec la résolution de la pénurie de pharmaciens, nous sommes en mesure depuis le printemps 2010 d’offrir des services pharmaceutiques à la Résidence N.-A.-Labrie. En février 2011, cette offre de services s’étendra à la Résidence Boisvert pour ainsi couvrir tous les usagers en CHSLD.

Et ça ne s’arrête pas là : le dossier SARDM a entraîné le réaménagement complet de la pharmacie; et quand on dit complet, c’est vraiment complet! Nous avons procédé littéralement à la démolition complète de la pharmacie pour reconstruire à neuf tout en continuant à travailler dans nos locaux actuels. Tout un contrat!

Le 15 février 2010, nous avons inauguré notre nouveau secteur des préparations stériles (SCAS, oncologie, antichambre) entièrement conforme aux toutes nouvelles normes. Nous offrons un service complet de SCAS depuis le 12 octobre 2010.

En mars 2010, autre révolution : finies les ordonnances papier à la pharmacie. Toutes les ordonnances sont maintenant numérisées.

En octobre 2011, nous comptons procéder à l’implantation d’une emballeuse-ensacheuse automatisée avec chariots de distribution sur les unités de soins. En conclusion, notre département est en pleine ébullition. Notre équipe dynamique travaille d’arrache-pied à améliorer la qualité et la quantité des services pharmaceutiques offerts. L’avenir nous autorise à être optimiste avec l’embauche d’une neuvième pharmacienne qui débutera sa pratique chez nous en janvier 2012.

Pharmaciens ayant travaillé au CSSSM :

  • Marcel Locas (printemps 1972 au 14-10-1974); il est le tout premier pharmacien à y avoir travaillé (il occupait un poste à mi-temps)
  • Pierre Lévesque (7-10-1974 au 30-06-2008); il est le premier pharmacien à temps complet et premier chef du département de pharmacie
  • Jean Bareil
  • Louise Lévesque : possiblement la première personne (ou presque) ayant occupé un poste de pharmacien « suppléant » en milieu hospitalier, d’octobre 1979 à décembre 1989 (pour de très nombreux séjours allant de quelques jours à quelques mois)
  • Lise Chénard (13-02-1978 au 07-03-1989)
  • Anne-Claire Panneton (06-06-1988 au 26-06-1993)
  • Ginette Leblanc (10-10-1986 au 31-12-1988)
  • Blandine Brauer (01-05-1984 au 24-11-1985)
  • Diane Boileau (18-03-1987 au 01-03-1991)
  • Huguette Drapeau (11-07-1983 au 19-11-1989)
  • Marie Mouchbahani (06-08-1990 au 01-10-1993)
  • Josée Kowtaluk (09-09-1991 au 20-08-1997)
  • Marie Larochelle (06-01-1992 au 13-09-2004)
  • Maud Laplante (19-12-2007 au 29-03-2008)

Pharmaciens travaillant au CSSSM (janvier 2011) :

  • Lucie Chouinard (13-06-1988)
  • Suzanne Godin (4-09-1991)
  • Sylvie Comeau (11-10-1995)
  • Sylvie Rousseau (13-06-1998)
  • Dave Charlton (25-05-2004) (actuel chef du département)
  • Marie-Ève Tremblay (17-05-2004)
  • Marie-Pier Dubuc (12-05-2008)
  • Sonia Badeaux (13-06-2009)

Fil du temps

1950Prise en charge de la pharmacie de l’HDH par la religieuse qui dirige aussi le laboratoire médical et la stérilisation centrale
Début des années 1960La responsabilité de la pharmacie est confiée à une religieuse infirmière, sœur Marie Nadeau, assistée d’une infirmière laïque, Rosanne Tremblay
Années 1960Présence ponctuelle de deux pharmaciens communautaires, Jean Éthier à Baie-Comeau et Léonce Lavoie à Hauterive, pour contresigner les registres de stupéfiants dans les hôpitaux respectifs
Années 1960Début de la fourniture gratuite en externe des médicaments de psychiatrie à l’HDH
1972Arrivée du premier pharmacien, Marcel Locas, à l’HDH, à raison d’une vingtaine d’heures par semaine
1972La pharmacie de l’HDH devient responsable de la fourniture des médicaments aux infirmières occupant les dispensaires de la région
1974Embauche du premier pharmacien à temps plein, Pierre Lévesque, à l’HDH
1974Déménagement de la pharmacie dans un nouveau local de 755 pieds carrés
1976Pierre Lévesque devient le premier pharmacien à temps complet embauché à l’HGBC
1978Embauche d’une deuxième pharmacienne à temps complet à l’HDH, Lise Chénard
Années 1980Début du service de pharmacocinétique des aminosides
1984Préparation des premiers antinéoplasiques d’abord sans hotte, puis sous hotte
1989Informatisation de la pharmacie
1991-1992Grave pénurie de personnel technique; trois assistantes techniques sur quatre sont en congé de maladie prolongé et aucune ne sera remplacée en raison de problèmes budgétaires invoqués par l’adjoint à la Direction des services professionnels
1998Déménagement de la pharmacie dans un local cinq fois plus grand que l’ancien
Années 2000Entre autres choses, création de services cliniques (cliniques du cancer, d’insuffisance cardiaque, de diabète, d’antibiothérapie intraveineuse ambulatoire et service de consultation en psychiatrie)
2005Implantation de l’Unité de médecine familiale de l’Université Laval et donc, enseignement aux résidents de l’Unité de médecine familiale
2005Enseignement aux résidents en médecine à l’Unité de médecine familiale
2009Travaux de réfection du département pour rendre le secteur des préparations stériles et oncologiques conforme aux normes en vigueur
2009Recrutement de deux pharmaciennes
2009L’accroissement des effectifs permet de mettre fin au recours à des pharmaciens suppléants
2010Aménagement dans les nouveaux locaux
2010Implantation de la numérisation des ordonnances pharmaceutiques sur l’ensemble des unités de soins

Auteurs de la fiche historique

Cette fiche a été rédigée par Pierre Lévesque, pharmacien retraité, en janvier 2010. Une mise à jour pour les années 2003 et suivantes a été faite en janvier 2011 par Dave Charlton, actuel chef du Département.

Avis au lecteur
Cette fiche historique a été rédigée par un représentant de l'établissement membre du Département de pharmacie. La version publiée de cette fiche historique a été revue et approuvée par son auteur avant la diffusion sur le site de l'A.P.E.S. À noter que le fil du temps est une liste non exhaustive des principaux événements ayant marqué l'histoire du Département de pharmacie.

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