Mot du président et de la directrice générale

Un nouveau ministre, des défis à relever

Publié le 12 août 2020 par François Paradis, président, et Linda Vaillant, directrice générale

Le 22 juin dernier, M. Christian Dubé était désigné ministre de la Santé et des Services sociaux. Il succède ainsi à Mme Danielle McCann que nous tenons à remercier pour son engagement et son travail, notamment afin d’accroître le champ d’exercice des pharmaciens du Québec. L’A.P.E.S. a adressé ses félicitations au nouveau titulaire de cet important ministère et sollicité une rencontre afin de lui présenter la profession de pharmacien d’établissement de santé ainsi que les principaux défis auxquels nous sommes confrontés.

Faut-il rappeler que nous sommes quelque 1700 pharmaciens à l’emploi du réseau public de santé à exercer une profession de pointe dans différents secteurs, notamment en oncologie, aux soins intensifs, en gériatrie et à l’urgence. Par ailleurs, certains d’entre nous ont des responsabilités de gestion dans le cadre desquelles ils veillent à une organisation du travail optimale et un circuit du médicament efficace et sécuritaire. De plus, les rôles des pharmaciens d’établissements en matière de services pharmaceutiques, de recherche clinique et d’enseignement, ainsi que le diplôme de maîtrise en pharmacothérapie avancée fortement recommandé pour pratiquer en établissement, nous confèrent une place unique dans le réseau de la santé.

Malheureusement, certains défis persistent et requièrent des actions concrètes, notamment celui de la rareté de main-d’œuvre. Ce phénomène, observable depuis les années 2000, génère une pression constante sur les équipes de pharmaciens. De plus, cette pénurie de longue date freine la création de postes et, par conséquent, le déploiement des pharmaciens aux unités de soins et en CHSLD. Parmi les raisons à l’origine de cette pénurie chronique se trouve un manque d’attractivité du réseau public lié à une absence de valorisation de la profession et des enjeux de rémunération.

Il apparaît donc essentiel que le ministère de la Santé et des Services sociaux pose des gestes tangibles pour valoriser et promouvoir la profession de pharmacien d’établissement de santé. Parmi ceux-ci, il doit veiller à ce que notre rémunération soit concurrentielle par rapport à celles des pharmaciens salariés des pharmacies de quartier, qui demeurent le principal employeur de pharmaciens. Notre rémunération doit aussi être consolidée et refléter notre formation, notre expertise et la place que nous occupons dans le continuum de soins. En effet, depuis une dizaine d’années, des mesures, principalement des primes, permettent de hausser la rémunération des pharmaciens d’établissements tout en visant notamment à soutenir l’attraction de la relève et à pallier les effets de la rareté de main-d’œuvre. Cependant, le caractère temporaire de ces mesures, qui représentent de 20 à 50 % de la rémunération des pharmaciens d’établissements selon les régions, peut s’avérer insécurisant pour des candidats qui envisagent une carrière dans le réseau public. D’autant plus que le maintien de ces mesures est remis en question à chaque échéance de notre Entente de travail.

L’A.P.E.S. souhaite collaborer avec le nouveau ministre de la Santé et des Services sociaux dans le but de régler, enfin, cette problématique de recrutement. Des gestes structurants et portés par une vision à long terme doivent être posés. Trop d’années se sont écoulées sans que soient réellement pris en compte les conséquences négatives pour les patients de l’absence de soins pharmaceutiques dans plusieurs secteurs et sans que des mesures énergiques soient mises en place pour y remédier. Souhaitons que la venue du nouveau ministre entraîne un virage positif pour les pharmaciens d’établissements!

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